Lorsque Vladimir Poutine a été invité à s’exprimer en février 2007 à la conférence sur la sécurité en Europe à Munich, il a vertement dénoncé « l’unilatéralisme américain » d’un monde alors unipolaire. Personne n’avait alors vraiment prêté attention à ses propos quand il déclarait : « plus personne ne se sent en sécurité, parce que personne ne peut plus trouver refuge derrière le droit international ».
Tout part de là. Un homme qui n’a pas digéré la désintégration de l’URSS et l’humiliation de la toute-puissance américaine. Que de guerres ont trouvé leur source dans l’humiliation d’un peuple ou le ressenti d’un homme. Je suis peu friande d’analogies historiques, mais rappelons-nous quelques épisodes comme Dantzig, les Sudètes, l’Anschluss. Certes, comparaison n'est pas raison, mais il est passionnant de relire aujourd’hui comment fut conduite la propagande allemande pour l'annexion des Sudètes. Que dire aujourd’hui de l’irrédentisme de Poutine, ce nationalisme réclamant l'annexion des territoires où vivent des russes non rattachés à la Russie ? Que dire aujourd’hui de sa négation de l’Ukraine en tant que pays souverain ? La reconnaissance de la souveraineté de l’Abkhazie et de l’Ossétie du Sud en 2008 sur la Géorgie, l’annexion de la Crimée en 2014, la distribution de passeports russes dans le Donbass année après année pour russifier ces provinces : tout cela a été pensé et théorisé depuis 2007. Les tyrans ont le temps pour eux. Et l’Europe n’a rien voulu voir. Lire l'article complet ici.
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